La belle Hélène, au Châtelet

Publié le par Yves-André Samère

En même temps que je téléchargeais Le petit-maître corrigé, cette pièce de Marivaux que je n’ai finalement pas appréciée (Marivaux a fait beaucoup mieux, et le public de l’époque n’a pas marché non plus), je copiais aussi La belle Hélène, sur Arte : chef-d’œuvre, sans hésiter, la meilleure représentation de cette pièce que j’ai vue de ma vie. Tout y était parfait, de la mise en scène, très ingénieuse et inventive, à l’interprétation, sans oublier la direction d’orchestre, conduite par un jeune chef suisse, Lorenzo Viotti, plein de fougue, et qui, par extraordinaire, mimait de temps à autre les répliques des acteurs !

Les décors... n’existaient pas, ils étaient d’un bleu uniforme, afin de pouvoir y surimpressionner de la vidéo, pour une fois bien utilisée, et qui faisait le maximum pour matérialiser les gags. Réussi, là encore.

Cette version recelait pour moi une surprise, car je n’avais jamais vu ni entendu (pas même sur mon CD classique) les passages qui précédaient, par exemple, l’épisode où Calchas se faisait surprendre à tricher au jeu des petits chevaux.  Sans oublier les jeux de mots sur le couplet du troisième acte, Je suis gai, soyons gais, il le faut, je le veux !

Mais, selon moi, le passage le plus savoureux, outre les exhortations à Ménélas sur le thème Tu t’fiches de ton pays, était cette raillerie au sujet du mariage, chantée par Hélène, et qui réjouira toute femme mariée :

 

Un mari sage

Est en voyage,

Il se prépare à revenir : 

La prévoyance,

La bienséance

Lui font un devoir d’avertir.

Sa femme est prête

Et se fait fête

De le recevoir tendrement...

Et voilà comme

Un galant homme

Évite tout désagrément.

 

Je vous laisse vous remémorer la suite, qui bien sûr ne vous concernera jamais !

À voir et revoir inlassablement !

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