Une mauvaise pièce de Marivaux

Publié le par Yves-André Samère

Hier soir, et parce que France Inter, quelques semaines auparavant, en avait fait l’éloge, j’ai voulu voir sur France 5 Le petit-maître corrigé, pièce de Marivaux que le public a boudé depuis sa création en 1734, et qui n’avait été reprise qu’en 2016 par Clément Hervieu-Léger, le metteur en scène actuel.

Or certaines répliques ont agressé mes oreilles, et les voici :

- Acte I, scène 1 : « C’est DE lui DONT je veux te parler » (Hortense, jouée par Claire de La Rüe du Can, erreur commise par l’actrice)

- Acte I, scène 4 : « Ce n’est pas DE lui DONT je m’embarrasse » (La Marquise, jouée par Dominique Blanc, erreur dans le texte)

- Acte III, scène 11 : « Je me rappelle DU marquis » (Frontin, joué par Christophe Montenez, erreur dans le texte)

La première erreur n’est pas de Marivaux, mais les deux autres, si ! Je rappelle que j’ai déjà relevé une faute de français dans le Candide de Voltaire, entré lui aussi à l’Académie-Française, comme Marivaux ! Ce milieu hautement littéraire ne doit pas être très favorable.

À cela, il faut ajouter un décor hideux, imaginé par Éric Ruf, le patron de la Comédie-Française, et qui laisse apparaître, dans le dernier acte, des accessoires de ferraille dignes d’un chantier de construction.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Je n'ai même pas essayé de regarder cette pièce. Je rêve d'une pièce "classique", sans inventions contemporaines, sans chichis inutiles, avec des décors classiques, une belle diction, un jeu retenu et non démonstratif, mais je crois que je demande la quadrature du cercle !<br /> J'avais un 33 tours de Cyrano de Bergerac (sans doute des extraits) avec Daniel Sorano. Un régal. Comme un Mysanthrope que j'ai vu en noir et blanc à la télévision fin des années 60, j'ai oublié le nom des acteurs, mais là aussi, joué finement, sans fioritures, le texte mis en valeur; <br /> Cela fait sans doute vieille chouette, mais je crois que les metteurs en scène ont pris trop d'importance, veulent faire reconnaître un "travail artistique" et surtout contemporain, au lieu de respecter les volontés premières de l'auteur. Autrement dit, le fameux "dépoussièrer", or ces textes n'ont pas besoin de l'être.
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Y
Que les metteurs en scène ont pris trop d’importance, ça me semble évident. Mais les médias leur emboîtent le pas. Or les véritables connaisseurs ont une autre vision. Je me souviens d’avoir descendu en flammes un de ces faux artistes, Antoine Vitez, pour « Le masque et la plume ». Or André Degaine, le meilleur connaisseur du théâtre, m’avait approuvé, au contraire des autres critiques de l’émission. Lui fustigeait les imposteurs.