Des mots qui nous manquaient
À défaut de tenter d’améliorer, en France, tout ce qui ne marche pas (sans blague, ça existe ?), Macron préfère s’attaquer à un domaine qui n’a pas l’habitude de riposter : la langue française.
Déjà, il avait commencé l’opération d’estocade, dès sa campagne électorale, en truffant le langage des Français de termes ramassés dans l’argot états-unien (ah, les start-ups !) ou dans l’argot tout court que les truands n’emploient plus depuis longtemps (un « pognon de dingue »). Mais il lui restait cette voie nouvelle : utiliser des mots français pour les estropier en feignant de les créer, façon de laisser entendre que le génie français n’avait pas été capable de les faire naître.
Et c’est ainsi qu’on a hérité de ses trouvailles, comme les vacances apprenantes (l’adjectif apprenant n’existe pas, il n’y a que le participe présent du verbe apprendre) ou cette perle d’inculture qu’est le tout nouveau présentiel (qui n’existe pas davantage). Or le ânes bâtés qui contituent aujourd’hui l’essentiel de la population docile, celle qui accepte tout et n’importe quoi, s’est empressée de l’adopter avec l’enthousiasme des crétins incultes.
Pourquoi ai-je écrit que les plus crétins ont adopté cette monstruosité ? Parce que j’ai reçu aujourd’hui le bulletin de liaison édité par la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale, qui l’emploie au moins deux fois (je n’ai pas fouillé toute cette revue), aux diverses pages de son cahier du deuxième trimestre. Bravo, les enseignants, vous allez pouvoir pourrir la culture des gosses qu’on vous confie !
Prochaine innovation langagière : l’absentiel ? Ce terme sera utile pour qualifier votre cerveau et son contenu.