Modernisons les romans célèbres !
Dans la version originale d’Autant en emporte le vent, la dernière réplique de Rhett Butler à Scarlett O’Hara est « Frankly, my dear, I don’t give a damn », ce qui, traduit en français, signifie « Franchement, ma chère, je m’en fous complètement ». Mais, traduit (et plutôt édulcoré) en français, ce texte a donné « Franchement, ma chère, c’est le cadet de mes soucis ». Une tournure que tous les auteurs de rap utilisent couramment, cultivés comme on les connaît.
Cela dit, vous savez sans doute que le roman original n’avait été traduit qu’une seule fois en français, pour Gallimard, par Pierre François Caillé, et que cette réplique était atténuée, comme précisé plus haut. Or un autre éditeur, Gallmeister, s’est emparé du roman, et l’a fait traduire par Josette Chicheportiche, qui a transcrit la fameuse réplique par « Ma chère, je m’en contrefiche ». C’est que, bien sûr, pour les lecteurs d’aujourd’hui, une guigne, ça ne leur dirait rien !
Comme quoi, en Macronie, il faut tout changer, et surtout le langage...
Quand va-t-on enfin se décider à mettre au goût du jour les textes de Molière et de Victor Hugo ? C’est vrai, ça, ils datent terriblement !