Pour qui le bonnet d’âne ?

Publié le par Yves-André Samère

Naguère, les rédacteurs du « Canard enchaîné » savaient écrire, et les fautes de français étaient bien rares dans leurs textes. Mais j’incline à croire qu’ils n’écoutent plus que du rap, et, bien entendu, cela se ressent dans leur style.

C’est ainsi que je trouve, dans les Minimares de la page 2 du dernier numéro, la citation suivante, attribuée à Brigitte Macron : « Tout ce que vous dites peut retomber sur le chef de l’État. Vous faites donc extrêmement attention ». On ignore si la seconde phrase est une constatation ou une menace, et je vous laisse interpréter. Mais ce qui ne prête pas à confusion, c’est la faute de français, que commet ainsi cet ancien professeur de beau langage : extrêmement attention.

On ne peut pas faire précéder un NOM comme attention par un ADVERBE comme extrêmement. Chacun sait que les adverbes peuvent modifier le sens des verbes et des adjectifs, mais pas des noms. La chère Brigitte, si elle a prononcé cette faute, devrait relire le texte de ses cours d’autrefois. Et, à toutes fins utiles, faire réviser son ancien élève, qui, à son âge, devrait savoir se tenir.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

L
S'il est vrai que le style du "Canard Enchaîné" s'est un tantinet appauvri, il faut rendre à César... Apparemment la faute vient de Brigitte M. On peut néanmoins reprocher au "Canard" l'absence ici d'un de leurs fameux "(sic)".
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Y
Un journaliste qui reproduit les propos d’une personnalité endosse automatiquement la responsabilité de ce qu’elle a dit.
Y
Je pense qu’on est responsable de chaque mot qu’on écrit. Il n’y a rien à rendre à César ou à Brigitte. Si je reproduis une faute de français commise par Brigitte Macron, je suis coupable de ne pas l’avoir corrigée (la faute, pas Brigitte).