En fait...

Publié le par Yves-André Samère

Il n’est pas rare que des olibrius, mâles ou femelles, ne puissent résister à la tentation de s’appuyer sur des expressions verbales leur servant de béquilles. Ces expressions pullulent, notamment le redoutable en fait ! On se demande en quoi ces deux petits mots sont nécessaires, puisqu’ils ne servent qu’à confirmer ce que le bavard va dire ou a dit.

De ces olibrius, pas un seul jour ne s’écoule sans que l’un ou l’autre vienne étaler à la radio ou à la télé son absence de style et d’imagination. Car, EN FAIT, cette expression n’ajoute rien au discours, et ne fait qu’allonger la sauce. Et entendre ces discoureurs a de quoi vous flanquer l’envie de les pendre à l’arbre le plus proche. Pour délit de pollution sonore.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Salutations du soir !<br /> A l'origine me semble-t-il, la locution "En fait" servait à introduire une proposition contredisant ou précisant ce qui avait été énoncé précédemment.<br /> Exemple:<br /> "On dit que cette maladie est très grave. En fait elle est bénigne si l'on suit rapidement le traitement adéquat."<br /> Et par je ne sais quel procédé de contamination, cette expression s'est mise à polluer beaucoup de débuts de phrases et ce déjà depuis au moins vingt ans.<br /> Dans le même genre d'expressions ou de mots inutilement ajoutés, on entend souvent "je dirais" ou le mot "Donc" en début de phrase alors qu'il n'y a aucun processus déductif. On retrouve le même phénomène dans d'autres langues. A une époque, nos amis Italiens commençaient toutes leur phrase par "Quindi" dont je vous laisse trouver la traduction ;-)
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Y
Exact. L’ennui, c’est que cette nuance de vouloir lancer, par l’intermédiaire de cette expression, une contradiction possible, semble être tombée dans l’oubli. Exemple typique de l’appauvrissement généralisé de la langue.