« Plus de logements à louer »
Le titre de cet article n’est pas de moi, il est extrait de la page 8 d’un hebdomadaire traitant d’économie et de finances, dont le contenu, du reste, ne m’intéresse pas, car, de cette lecture, je ne retiens que le sens – ou plutôt le non-sens – de ces cinq mots.
En effet, sur ces cinq mots, j’en trouve deux parfaitement équivoques ! Et je m’étonnerai toujours que ceux qui les emploient n’aient pas conscience du fait qu’ils peuvent dire le contraire du sens qu’ils croient leur donner. Expliquons, car je devine que ce n’est pas très clair.
Le dernier de ces mots est le verbe louer. Comment peut-on l’utiliser sans se poser la question inévitable : s’agit-il de louer au sens de mettre un appartement en location pour quelqu’un qui n’est pas le narrateur-propriétaire, et sera ainsi simple locataire ? Ou, au contraire, s’agit-il de se porter candidat pour s’installer dans un appartement qu’on ne possède pas, moyennant un loyer ? Ces deux possibilités sont évidemment en contradiction totale. (Je pense toujours à cette histoire juive : quelle est la prière la plus courte ? C’est « Dieu soit loué ! ». (Et ne me taxez pas d’antisémitisme, c’est un Juif qui me l’a racontée)
Le premier de ces mots est encore plus vicieux, et serait mieux compris s’il était dit à haute voix. Dans le cas où l’on entend « plusse », on comprend que ce mot signifie davantage (plus le temps passe, plus les impôts s’alourdissent), alors que, si l’on entend simplement « plu », cela signifie une disparition (j’ai assez mangé, je n’ai plus faim).
Il faudrait, tantôt prononcer la consonne finale, tantôt la taire !
Mais ce serait sans doute trop simple.