Culpabilisation et langage gnangnan
Ce n’est pas une découverte : le langage français se dégrade, surtout en mode oral. Et principalement à la radio et à la télévision. Qui donc a eu cette idée stupide de marteler sans arrêt, dans les publicités, le mot ensemble ? (Variante chez Nicolas Dupont-Aignan, Avec vous tous, faut surtout oublier personne)
Il y a peu, cet ensemble, on le réservait aux discours de nos chers dirigeants politiques, mais, de nos jours, tous l’utilisent sans le moindre scrupule. Plus aucune publicité n’omet d’utiliser ce mot une fois au moins par jour, sinon plusieurs fois ! Bien entendu, l’initiative nous est venue du gouvernement, qui l’a mise à la base de tous les bourrages de crâne qu’on nous serine à longueur de journée, avec ce but de nous responsabiliser, de nous faire sentir que nous serons tous coupables si autrui tombe malade, par notre faute. Tout particulièrement les publicités médicales, qui tendent, toutes, à nous rendre responsables de ce qui ne va pas dans le domaine de la santé. Qui a conçu cette idée baroque ?
Je ne donne pas d’exemple, il vous suffit d’allumer votre poste de radio ou de télévision, et vous en entendrez des dizaines chaque jour.
Il y a aussi, dans le même domaine de la santé, les pubs qui semblent vouloir être le plus gnangnan possible. Ainsi, depuis DES MOIS, celle-ci, mettant en avant la famille, et qui débute ainsi : « C’est le grand jour, Sarah va retrouver sa grand-mère » (à la télé, cest le jeune Sélim qui retrouve son aïeule), et on nous prévient que la Sarah en question ne doit surtout pas embrasser son aïeule, concluant ridiculement : « Quand on aime ses proches, on ne s’approche pas ». Édifiant, non ? Et si on ne les aime pas, ses proches ?
De quoi hurler de rage.