Débuter sur scène

Publié le par Yves-André Samère

On dit que beaucoup de jeunes sont tentés par la perspective de monter sur une scène pour s’y faire admirer, voire applaudir. De mon côté, jamais je n’ai rêvé de parader ainsi. Je ne suis donc monté sur une scène de théâtre que deux fois, et toujours contraint et forcé.

La première fois, j’avais six ans, et je terminais mon année de cours préparatoire. La maîtresse avait prévu de nous faire participer à un spectacle pour la fête de fin d’année, et nous avions dû répéter notre numéro durant des semaines. Il s’agissait de mimer un défilé de soldats... de bois, sur une musique assez connue, La marche des soldats de bois, et dont j’ai trouvé plus tard la partition, que je conserve toujours. De ce spectacle ne me reste qu’une photo, prise chez nous, où je porte encore le fameux costume militaire (les mères avaient été mises à contribution, pauvres femmes !).

La seconde fois, j’avais dix-sept ans et le bac en poche, et, j’ignore pourquoi, notre professeur de musique, que j’appréciais beaucoup (de toute la classe, j’étais seul de mon espèce, à être déjà fasciné par les pianistes), avait prévu de faire chanter La Marseillaise à tous ses élèves de Terminale, sur la scène du théâtre municipal. La musique n’était pas celle que prévoyait Rouget de l’Isle, et j’ignore qui en était l’auteur. Le résultat devait être assez médiocre, car mes camarades de classe avaient tous horreur des cours de musique. Il faut avouer que j’étais dans le même état d’esprit, car, dès franchi le cap de mes treize ans, j’avais perdu ma voix, alors que jusque là j’adorais chanter, mais, à partir de cette date, je n’ai plus jamais émis la moindre note !

Et puis, j’ai raté une fois la perspective de jouer dans une pièce de théâtre, vers mes dix-neuf et vingt ans. Mon supérieur hiérarchique s’était mis en tête de former et de diriger une troupe de théâtre d’amateurs, et qui reposait sur le principe suivant : la première année, les plus jeunes répétaient une pièce qu’ils ne joueraient jamais en public, Les jours heureux, dans laquelle d’innombrables jeunes comédiens ont débuté (dont François Périer), et, l’année suivante, les meilleurs joueraient vraiment avec leurs aînés sur une vraie scène, dans une vraie pièce connue, de Jean Anouilh, Le voyageur sans bagages. Hélas, le mentor de la troupe a été muté, tous les comédiens en herbe ont été dispersés, et plus jamais je ne suis monté sur une scène ! Pourtant, dans un rôle comique, je ne jouais pas trop mal...

Mais, l’année précédente, à dix-neuf ans, mon professeur de piano avait tenu à me faire jouer devant l’assemblée des parents de ses élèves, et elle m’avait imposé Le clair de Lune de Debussy. De mon avis, c’était pitoyable, ce qui m’a fait prendre définitivement en grippe ce compositeur et sa musique liquide.

Comme aurait dit Néron juste avant sa mort, « Quel artiste le monde va perdre ! ».

(Allons bon, je viens encore de parler de moi)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Gala annuel de mon école de danse, j'avais 7 ans. Mon professeur avait eu l'idée de nous faire passer un concours sur une petite variation toute simple. Je suis entrée sur scène, mise en position... et je n'ai plus bougé. C'est long trois minutes, sur scène, tous les regards braqués sur moi, et impossible de bouger tétanisée par la peur. Bref. Après, j'ai participé à des ballets tous les ans, soliste ou pas, tous les ans et même participé à des galas pour les illustres visiteurs de notre ville (!) mais j'ai toujours refusé de passer un quelconque concours de danse.
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Y
J’ai eu la chance de ne jamais être obligé de danser. Quel bonheur !