Se ruiner à produire des films

Publié le par Yves-André Samère

Accrochez-vous, vous allez rire.

Pour qu’un film soit vu, ça ne suffit pas qu’il ait été fabriqué par une maison de production, encore faut-il qu’il arrive jusqu’aux salles de cinéma. Ce qui tombe sous le sens. L’intermédiaire entre le producteur et les propriétaires de salles, c’est le distributeur, qui se charge de placer les films auprès des directeurs de salles. Bien.

Aux États-Unis, il n’existe qu’une dizaine de distributeurs. Par le plus grand des hasards, ces distributeurs sont le plus souvent des filiales des grands studios, donc des producteurs – notez ce détail. Par exemple, Warner Bros., qui est une maison de production, est aussi un distributeur, qui a des agences dans tous les pays qui comptent. À Neuilly siège ainsi Warner Bros-France, qui par exemple fournissait Friends aux chaînes de télé françaises.

De par leur nombre, rapporté au nombre de films produits, chaque distributeur états-unien s’occupe d’une grande quantité de films, ce qui le rend d’autant plus puissant. En Europe, les distributeurs ne sont pas liés aux studios. Mais surtout, il y en a, non pas une dizaine, mais... neuf cents ! Alors que l’Europe entière ne produit qu’environ six cents films par an. Même pas un film par distributeur.

C’est un peu comme une armée qui aurait six cent mille soldats et neuf cent mille généraux. Vous avez compris : les Européens ont organisé un vaste foutoir, et sont incapables de distribuer correctement leurs films.

Inutile de s’étonner si la culture européenne est ignorée partout...

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