Pour Noël, contre la Saint-Silvestre
Je suis très peu porté sur les fêtes, et le fameux sens de la fête est pour moi une légende aussi superflue que ridicule. Mais j’admets, sans y souscrire, qu’on puisse désirer la commémoration de la naissance d’un fils hypothétique d’un dieu non moins hypothétique : après tout, si certains jugent indispensable de se raccrocher à une illusion qui les console de la mort à venir et tout à fait certaine, cela les regarde, et, s’ils ne tentent pas d’imposer aux sceptiques leur croyance tant qu’elle ne fait de mal à personne, cela ne me gêne pas. Par conséquent, si fêter sincèrement Noël me paraît ridicule dans une grande mesure, je n’y vois pourtant aucun mal.
En revanche, rien, absolument rien, ne justifie qu’on doive fêter le 31 décembre, date qui n’a aucune signification, ni religieuse, ni historique. Apparemment, il ne s’agit, pour les adeptes de cette commémoration, que de se goberger et de s’enivrer une nouvelle fois, en doublant les agapes de la semaine précédente.
Le gouvernement a donc pris le bon parti en tolérant le réveillon de Noël et en interdisant celui de la Saint-Silvestre, le premier étant justifié, et le second, en aucune façon.
Tiens ! Voilà que j’approuve une mesure décidée par le parti au pouvoir, et qui sans doute n’y restera pas éternellement. Ledit parti va-t-il être tenté de me recruter dans ses rangs ?