Le rap, de la musique ?
Christophe Nobili, rédacteur au « Canard enchaîné », détaille en page 5 du dernier numéro de l’hebdomadaire une polémique menée par un groupe qui milite en faveur des artistes – ou prétendus tels – actuellement en souffrance à cause de l’exclusion des célébrités que la postérité a omis de statufier. Et Nobili rapporte que ces protestataires sont des écrivains, entrepreneurs de spectacles, associatifs et... rappeurs !
On aimerait que ce journaliste bien informé nous explique en quoi un rappeur serait un artiste qui « présente l’avantage de parler aux jeunes générations ». Un rappeur n’est PAS un artiste, car il ignore totalement les éléments qui font la musique.
Le rap ne relève pas de la musique, car il laisse de côté tout ce qui fait qu’une œuvre est musicale : pas de mélodie (l’air que l’on peut fredonner), pas d’harmonie (les accords composés de plusieurs notes jouées en même temps), pas de rythme (les changements de vitesse dans un même morceau), pas de nuances (les modifications de l’amplitude du son), pas de modulations (les changements de la tonalité utilisée). Un rap est une suite, d’ailleurs lassante, de vociférations, toutes braillées sur le même ton, et le plus souvent rédigées avec les pieds. Les vrais musiciens ne s’abaisseraient pas à tenter d’écrire du rap. Par exemple, Bohemian rhapsody n’est pas du rap (j’ai la partition, donc je sais ce qu’elle recèle) : c’est de la vraie musique.
Alors, oui, on a compris, le rap, importé des États-Unis où le goût ne court pas les rues (tout le monde n’écrit pas du jazz et tout le monde n’est pas Gershwin), est à la mode. On peut espérer qu’il disparaîtra un jour, et que le monde redécouvrira les véritables compositeurs.
(Oui, je vais me faire mal voir. Et alors ? Je ne suis pas coupable d’aimer les grands musiciens. Et d’innombrables jeunes sont de véritables mélomanes)