Soyez battus, mais contents !

Manifestement, nos bien-aimés gouvernants ne prennent jamais le métro puisqu’ils ont des voitures particulières conduites par des chauffeurs, ne vont jamais au cinéma puisqu’ils reçoivent les nouveaux films en Dvds offerts et qu’ils visionnent chez eux ou dans leur bureau, ne vont jamais au théâtre puisque le mécanisme est strictement le même (on leur livre la vidéo du spectacle), et ne se rendent jamais dans les stades, puisque les sportifs se laissent inviter par leurs Excellences. Donc, ils n’ont aucun besoin d’aller s’entasser dans les salles de spectacle, où ils risqueraient de côtoyer le petit peuple, qu’ils méprisent tout en prétendant le contraire, ces faux-culs.

Alors, le prétexte servant à imposer les contraintes diverses qui nous empoisonnent la vie est tout trouvé : respectez les « gestes-barrières », il en va de votre vie et de celle de vos concitoyens. (À propos, cette expression, geste-barrière, est absurde, car elle ne recommande aucun geste, et que la barrière n’existe pas). Bref, souffrez, chers peuples, vous serez, pour votre abnégation, admirés par le reste de la nation.

Sans doute, mais vos ministres, vous en voyez beaucoup dans les salles de cinéma ? Moi qui y suis retourné dès que l’occasion nous en a été offerte à partir du 22 juin dernier, cela ne m’a permis de ne voir que deux films ce mois-là, aucun en juillet, puis trois en août, puis quatre en octobre. Avant de boucler de nouveau toutes les salles de France ! Naturellement, je n’y ai croisé aucun ministre ! Ils pouvaient donc nous donner des leçons de civisme.

Et le métro ? Même refrain. Je n’y ai jamais vu un des piliers de l’État. Les gens du peuple, on ne les approche en aucun cas ! Hypocrites.