À un moment donné, on va en parler

Publié le par Yves-André Samère

Ils sont comiques, ces deux-là, et font un duo très efficace. C’est un régal de les entendre dialoguer sur France Inter, comme ce matin, car c’est à celui qui placera le plus souvent son expression favorite. Pourtant, tous deux ont, comme on dit, « fait des études ».

Ali Baddou a été agrégé de philosophie, et a même enseigné à Sciences Po Paris, où il a eu Macron comme élève. Il travaille sur France Inter après avoir présenté naguère le Grand Journal sur Canal Plus. L’autre, Éric Woerth, a « fait HEC », une école réputée pour former les têtes d’ampoule, comme on les surnommait dans le feuilleton Malcolm. Par conséquent, tous deux sont censés savoir parler.

Oui mais voilà, mis en présence l’un de l’autre, ils font assaut de tics verbaux, et chacun utilise au micro son expression favorite une bonne dizaine de fois par tranche de dix minutes.

Pour Ali Baddou, c’est « On va en parler ». On imagine très bien qu’il a ce rappel inscrit sur son conducteur – le programme des sujets qu’il doit aborder –, et il ne manque jamais de le suivre à la lettre, quand il ne cède pas à sa manie de nommer son interlocuteur chaque fois qu’il lui donne la parole. Par exemple, s’il doit céder la parole à Roselyne Bachelot, jamais il ne manque de dire « Roselyne Bachelot » avant que les auditeurs comprennent QUI va prendre la parole. Avec Ali, jamais de surprise !

Pour Éric Woerth, c’est différent, sa manie consiste à marteler à intervalles réguliers « à un moment donné ». Ce matin, je l’ai entendu répéter cette litanie une bonne douzaine de fois.

Ces deux-là devraient monter un numéro de music-hall, ils triompheraient au Point-Virgule. Le petit, de préférence (puisqu’il y en a un deuxième, plus grand, à Montparnasse). Je garantis une très bonne recette.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :