Les disques n’existent plus !

Publié le par Yves-André Samère

Pour une raison qui m’échappe, certains mots disparaissent de l’usage courant. Ils n’ont pas changé de sens, mais ne sont plus à la mode.

Par exemple, durant près d’un siècle, les enregistrements sonores se faisaient sur des disques. Les chanteurs, qu’ils soient de variétés ou interprétaient du classique, se sont contentés de ce terme, qui exprimait parfaitement de quoi il s’agissait. Mais non, un jour, et pour une raison inconnue, le mot disque a été éliminé, et désormais, les professionnels de la profession, comme disait Godard, l’ont proscrit et parlent désormais d’un « album ».

C’était d’autant plus absurde que ce mot, album, avait toujours désigné autre chose. En général, il s’agissait d’une sorte de livre, ou de cahier, dans lequel on rassemblait des textes écrits, ou des photos. C’était très clair, il n’y avait aucune équivoque. Or album avait cessé de satisfaire le commun des mortels, et il tombait ainsi en désuétude, sans autre raison que la mode langagière, née, elle, de nulle part.

Ce travers, consistant à éliminer tout ce qui a cessé de plaire à des imbéciles, gagne tous les milieux. Jusqu’au président de la République, qui désormais se croit obligé de rajouter sa voix au tintamare des lubies, comprises par la lie du peuple. Prouvant ainsi à tous sa vulgarité intrinsèque, qui le pousse à s’abaisser jusqu’à cette joute avec de vulgaires « influenceurs » de YouTube. Bientôt, vous verrez, il se mettra au rap.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

F
Pour ce que j'en sais, il y a deux raisons à cela :<br /> <br /> - Le terme est apparu dans les années soixante lorsque les pochettes des disques/albums/vinyl(e)s/33 tours/galettes sont devenues de vrais..."albums", cad avec pochette illustrée, ouvrante ou carrément dépliable, photos, paroles (souvent imprimées sur un livrets séparé), poster et autres cartes postales en cadeaux.<br /> Vous qui aimez la grande musique et la grande chanson, Yves-André, je pense que vous avez eu maintes fois l'occasion de vérifier cela.<br /> <br /> - Ne pas oublier aussi que les 33 tours étaient encore marginaux à l'époque, et surtout prétexte à compiler des chansons sorties en 45 tours. Avec « Rubber Soul » et surtout « Revolver » des Beatles, le "concept de l'album" apparaît, cad une dizaine de chansons pensées de manière proche, comme un album de pièces pour piano ou de lieder par exemple, ou une suite d'orchestre etc<br /> <br /> (L'étape finale de ces processus poussés à l'extrême étant bien sûr le..."concept-album", avec « Sergent Peppers », encore une fois des Beatles, même si ce n'est pas le premier - concernant la France, on peut citer « La mort d'Orion » de Gérard Manset*, par exemple - et l'"opéra-rock")<br /> <br /> * Justement, aimez-vous Manset Yves-André ?
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Y
1. Ce dont vous parlez est très rare. La majorité des “albums” ne comprend que de simples disques.<br /> 2. Je ne sais pas qui est Manset. Jamais entendu.
D
A l'origine, le mot "album" désigne le support d'une liste ou d'images (album de photos), et, curieusement aussi "tableau blanc". Donc, en tirant ce mot par les cheveux, un album phonographique recueille la liste des titres de chansons (et les chansons elles-mêmes).<br /> Hélas, un jour un crétin a trouvé que "disque" faisait démodé, vieux truc, bref fallait un autre mot. Mais voyons le bord argenté du nuage : pour une fois ce n'est pas un mot anglo-saxon, mais notre bon vieux latin.
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D
C'est sûr que "disque" est beaucoup plus pertinent !
Y
Mais, en France, personne ou à peu près ne connaît ce sens de "tableau blanc". Ça ne nous avance donc pas beaucoup.
K
oups , mon commentaire est parti avant sa fin ..... c'est la magie d'internet et de mon clavier ........
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Y
Ça m’arrive très souvent. Je suis plus que distrait !
K
N'importe quelle ferraille tordue et affreuse posé dans une salle d'exposition devient "une installation" dans la bouche des créateurs.<br /> J'ai vu des "installations" à base de bouteilles vides et de t
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