Les disques n’existent plus !
Pour une raison qui m’échappe, certains mots disparaissent de l’usage courant. Ils n’ont pas changé de sens, mais ne sont plus à la mode.
Par exemple, durant près d’un siècle, les enregistrements sonores se faisaient sur des disques. Les chanteurs, qu’ils soient de variétés ou interprétaient du classique, se sont contentés de ce terme, qui exprimait parfaitement de quoi il s’agissait. Mais non, un jour, et pour une raison inconnue, le mot disque a été éliminé, et désormais, les professionnels de la profession, comme disait Godard, l’ont proscrit et parlent désormais d’un « album ».
C’était d’autant plus absurde que ce mot, album, avait toujours désigné autre chose. En général, il s’agissait d’une sorte de livre, ou de cahier, dans lequel on rassemblait des textes écrits, ou des photos. C’était très clair, il n’y avait aucune équivoque. Or album avait cessé de satisfaire le commun des mortels, et il tombait ainsi en désuétude, sans autre raison que la mode langagière, née, elle, de nulle part.
Ce travers, consistant à éliminer tout ce qui a cessé de plaire à des imbéciles, gagne tous les milieux. Jusqu’au président de la République, qui désormais se croit obligé de rajouter sa voix au tintamare des lubies, comprises par la lie du peuple. Prouvant ainsi à tous sa vulgarité intrinsèque, qui le pousse à s’abaisser jusqu’à cette joute avec de vulgaires « influenceurs » de YouTube. Bientôt, vous verrez, il se mettra au rap.