Le compteur diabolique

Publié le par Yves-André Samère

Cet après-midi, j’ai voulu communiquer à mon fournisseur de gaz l’index de mon compteur. Ça, c’est le plus facile. Mais ensuite ?

Je comptais faire cette petite opération par téléphone, comme les années précédentes : on téléphonait à un numéro bien précis, qui répondait immédiatement, et là, on vous priait d’énoncer les cinq chifres composant le fameux index. Mais c’était trop beau, puisque, à présent, vous ne savez déjà plus comment s’appelle le fournisseur ! Gaz de France, GRDF, Engie ? Mystère. Chacun ayant son service téléphonique, où tous avouent qu’ils ignorent comment vous guider dans ce labyrinthe. Mais qui savent parfaitement comment débiter durant plusieurs minutes un baratin publicitaire apte à vous débarrasser de tout pognon superflu.

J’ai donc été renvoyé, durant plus d’une heure, d’un service à un autre, aucun n’étant capable de vous fournir la bonne indication. J’ai même eu « au bout du fil », comme on ne dit plus, un bureau censé faire le syndic d’immeuble, celui qui perçoit les loyers et vous persécute en installant dans votre immeuble une équipe fort occupée à démolir à coups de masse le mur qui vous sépare de la cage d’ascenseur (je n’invente rien !), puis, après des mois de saccage, qui disparaîtra sans que le syndic vous l’ayant envoyé sera capable de réparer les dégâts, même s’il est venu chez vous constater le désastre, accompagné de l’architecte, avant de disparaître lui-même comme un candidat à l’élection présidentielle, trop gêné d’avoir été complice du chantier ravagé.

Bref, je n’ai aucun moyen d’acquitter ma précieuse dette. J’attends désormais qu’on m’envoie un huissier chargé de me poursuivre pour non paiement du gaz. Dette considérable, puisqu’elle doit se monter à cent trente euros. Oui, j’ai mérité la prison.

Envoyez-moi une corde neuve, elle me sera très utile pour me suicider.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Vous risquez gros, avec cette dette gigantesque. Mes parents ont vu débarquer un huissier pour 19 francs dûs à l'URSSAF. Alors, pour une telle somme, au moins une garde à vue, si ce n'est le cachot.
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Y
Espérons que la paille ne sera pas trop humide !