« « Police partout, justice nulle part »

Publié le par Yves-André Samère

Cette maxime de Victor Hugo qui me sert de titre est une bonne introduction. Il avait la dent dure, Totor, mais l’œil aiguisé.

Autrefois, il existait une justice de paix. Mais elle a cessé d’exister en 1958, car le mot paix, apparemment, donnait de la démangeaison aux professionnels ! On a remplacé cette justice de paix, trop... pacifique, par un tribunal d’instance – l’instance étant, par définition (voir le Littré), tout « procès où il y a demande et défense ».

Les tribunaux spécialisés dans la justice de paix ont donc débarrassé le plancher, et ont été remplacés, comme de coutume dans notre prodigieuse civilisation qui s’attaque au vocabulaire faute de s’attaquer à la délinquance des élus, par les tribunaux d’instance, pour les litiges ne dépassant pas les 10 000 euros, et par les tribunaux de grande instance, au-delà de cette somme.

Entre-temps, ces tribunaux d’instance ou de grande instance, on les a supprimés en 2017, et, comme il faut toujours réformer le vocabulaire plutôt que les mœurs, on leur a substitué le tribunal judiciaire, encore nommé tribunal de proximité. C’est assez farce, comme expression, « tribunal judiciaire », cela montre bien qu’un tribunal est censé rendre la justice (reste à savoir à qui il la « rend », mais ne chipotons pas).

Tous ces changements de dénomination prouvent qu’il nous fallait un ministre de la Justice, encore appelé « Garde des Sceaux », car il faut bien que cet homme ait quelque chose à garder. Sa place, en premier lieu ! Et celui que nous avons actuellement démontre chaque jour qu’il y tient beaucoup, à sa place, puisqu’il a préféré abandonner son métier d’avocat. À cette place, il s’accrochera, jusqu’au jour où il se dira qu’il serait mieux installé dans le fauteuil de président de la République. Ce jour-là, il se mettra à la rédaction d'un réquisitoire pour déboulonner son prédécesseur. Vous verrez !

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