Garder les Sceaux amène quelques petits ennuis
Sale temps pour les ministres de la Justice, présent ou passés ! Après Dupond-Moretti, qui a dû subir une perquisition chez lui et une journée entière dans le bureau d’un juge d’instruction, avec inculpation à la clé, voici que Rachida Dati, naguère ministre sarkozienne de la Justice, récolte elle aussi une inculpation pour avoir perçu neuf cent mille euros, en récompense d’on ne sait quoi, relevant de la corruption.
Vous trouvez que j’exagère ? Mais non, avant ces deux-là, il y avait eu Roland Dumas, qui a collectionné un nombre impressionnant de casseroles de même nature, ce qui révèle sa nature collectionneuse. Admirez le palmarès :
- 1997. Il est cité dans les affaires Elf et des frégates de Taïwan.
- mars 2000. Il doit démissionner du Conseil constitutionnel, et reste conseiller honoraire en 2002.
- même année. Il est condamné à six mois de prison ferme et deux ans avec sursis.
- 2007. Il écope de 150 000 euros d’amende par la Cour de cassation.
- 2010. Après avoir soutenu Dieudonné et flirté avec le Front National, il signe une lettre de recomandation pour Louis Aliot, alors compagnon de Marine Le Pen, et qui désirait s’inscrire au barreau.
- 2010. Il accompagne l’avocat Vergès pour défendre le dictateur ivoirien Laurent Gbagbo. En prime, il nie la réalité des attentats du 11 septembre 2001, et prétend que ces abominations favoriseraient l’émancipation d’Israël.
- 2015. Le parquet de Nîmes l’envoie en correctionnelle pour « recel de détournements de fonds publics ».
- même année. Il se demande, sur BFM TV et RMC, si Manuel Valls ne serait pas « sous influence juive », parce que l’épouse de Valls est d’origine juive.
Ce magnifique palmarès fait donc honneur à la magistrature et au gouvernement mitterrandien auquel il a appartenu (et au « Canard enchaîné », dont il a longtemps été l’avocat).