Pan sur le bec ?
« Le Canard » publie rarement des fausses nouvelles. Ou alors, il titre « Pan sur le bec » et présente ses excuses aux lecteurs.
On peut donc s’attendre à un « Pan sur le bec » dans une semaine, à cause d’une belle bourde en page 1 du numéro mis en vente ce matin. En effet, le journal annonce, dans un encadré en lettres rouges trônant en haut de ladite page, qu’il porte plainte « pour la deuxième fois de son histoire », la première remontant à 1973, quand de faux plombiers (qui appartenaient en fait à la DST) s’étaient fait surprendre en train de poser dans ses bureaux un dispositif permettant d’espionner les conversations téléphoniques de son directeur. Les noms de ces faux plombiers avaient même été publiés dans le journal ! Cette fois, on a découvert que Dominique Simonnot, ancienne journaliste au « Canard » et spécialiste des affaires de Justice, a été espionnée via le fameux mouchard-espion Pegasus.
La suite de la première affaire : Pompidou, alors président de la République, avait renvoyé son ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, qui avait ordonné cette opération tout à fait illégale. Ajoutons que la plainte déposée en Justice par « Le Canard » avait été instruite avec une telle rapidité que, le temps passant, la prescription, toujours bien pratique, avait permis de noyer l’affaire et de prononcer un non-lieu, après... sept ans de réflexion. Et si ce journal est à nouveau victime de la sacro-sainte prescription, nul ne sera étonné !
NB : il est annoncé en page 1 que cette nouvelle affaire est traitée dans les pages 1 et 8. Mais il n’y a rien de tel en page 8. D’où le « Pan sur le bec » de mon titre du jour. Nous verrons bien...