Peu glorieux, François premier !

Publié le par Yves-André Samère

La date de 1515 est connue de tous les Français, sans doute en raison de sa simplicité ! Et chacun de gober tout cru, non seulement la bataille de Marignan, le premier fait d’armes du roi François premier (sa victoire dans les guerres d’Italie), et son adoubement comme chevalier par le célèbre Pierre Terrail de Bayard.

Mais il faudrait relativiser tout cela, qui tient trop de la pieuse légende. Cette victoire toute relative fut en effet suivie d’un désastre, à Pavie, en 1525, puisque le même François premier y fut fait prisonnier, et le resta durant presque un an !

Ce roi avait été sacré comme tel, dans la cathédrale de Reims, le 25 janvier de 1515, alors qu’il n’avait que 19 ans. Or on comptait sur lui pour faire valoir les droits de la France sur le duché de Milan. C’est que ses prédécesseurs, Charles VIII et Louis XII, s’étaient déjà aventurés au-delà des Alpes, et, durant presque vingt ans, firent la guerre contre Lodovico Sforza, maître du duché de Milan.

Pour ne rien arranger, les soldats français avaient pillé les richesses du pays, et les Italiens, qui les considéraient au départ comme des libérateurs, ne les voyaient plus que comme « un incendie et une peste ». Si bien que les Suisses reprirent l’Italie ville après ville avec une grande facilité, sans véritable résistance des Français ! Bref, en 1513, Louis XII perd l’Italie, et meurt le premier jour de janvier 1515 alors qu’il préparait sa reconquête. Il fallut huit mois de plus à au roi de France pour préparer la suite, d’abord en négociant avec le roi d’Angleterre Henri VIII et avec Charles, le futur empereur Charles Quint, ainsi qu’avec la République de Venise. Pour ne rien arranger, son armée de cinquante mille hommes lui coûtait extrêmement cher, et il fut contraint de joindre les deux bouts en faisant fondre la vaisselle en or de son prédécesseur!

Cette armée « française » compte surtout des Allemands et des mercenaires venus des Pays-Bas. Par chance, leur chef, le lieutenant général du Dauphiné, est le fameux chevalier Bayard, présent depuis leur début, et qui s’illustre à chaque bataille par sa bravoure de combattant. Néanmoins, les Suisses placent plus de 32 000 hommes dans les Alpes pour bloquer les Français, et même si ceux-ci réussissent à prendre Gênes, les Suisses parviennent à se replier autour de Milan.

En septembre, les Français s’établissent près de Marignan, dans une plaine marécageuse, au sud-est de Milan, où le combat commence le 13 septembre. Mais le premier choc de cavalerie tourne à l’avantage des Italiens, et la charge générale dure pendant près de six heures.

Le lendemain, au petit matin, la bataille fait rage, et les mercenaires suisses sont écrasés. Victorieux, François premier est fait chevalier le lendemain par Bayard, il prend le Milanais, puis la Lombardie, et signe la paix perpétuelle avec les Suisses, et le concordat de Bologne avec le pape Léon X.

Mais plusieurs points de cette histoire font partie de la propagande royale, qui se met en place dès après la victoire. François the first est présenté comme un chef de guerre, mais restaient les ambitions de Charles Quint, qui défait les armées françaises en 1522, lors de la bataille de la Bicoque, non loin de Milan. Plus grave, le roi de France est humilié à Pavie, et il est fait prisonnier. Hélas, Bayard est mort, et ne peut plus démentir qu’est inventé l’épisode le montrant adoubant le roi comme chevalier afin de rallier les nobles à la monarchie. Il fallait bien faire oublier la perte de la Bourgogne et du Charolais, et la défaite de 1525 !

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