Mohammed VI empoisonne ses sujets
Le plus gros producteur mondial de phosphates, partout utilisé comme engrais, c’est le Maroc. Aujourd’hui, on extrait le phosphate du sous-sol à Safi, mais, longtemps, cela se passait à Khouribga.
Il se trouve que j’ai vécu deux ans à Khouribga, citée dans le film, petite ville de l’intérieur et siège de l’OCP (Ofice Chérifien des Phosphates). Et l’OCP y possédait tout, y compris le plus grand des cinémas de la ville, qui faisait aussi théâtre, et qui s’appelait... l’OCP – ne mégotons pas. Précisons tout de suite que l’OCP (et là, je ne parle pas du cinéma) appartient personnellement au roi du Maroc, et refuse toute enquête sur ses activités. Or l’introduction du phosphate dans les plantes cultivées, comme la pomme de terre, contribue à bourrer les cultures d’un métal lourd, le cadmium, qui se comporte comme un véritable poison polluant l’eau prétendue potable, celle du robinet étant directement rejetée dans la mer, empoisonnant aussi les poissons et les coquillages. Résultat, les paysans du coin, et leurs animaux domestiques, tombent malades, ils souffrent par exemple de fluorose dentaire, qui ronge l’émail des dents, et ne vivent pas vieux !
Moralité : le roi du Maroc empoisonne ses sujets, et refuse d’évoquer ce problème aux enquêteurs.
Ce documentaire, intitulé Vert de rage : engrais maudits, sera diffusé demain soir sur France 5. Ne le manquez pas.