Le test de Bechdel

Publié le par Yves-André Samère

Je parierais volontiers que vous ne connaissez pas le test de Bechdel : il vise à mettre en évidence la sur-représentation des protagonistes masculins, ou la sous-représentation de personnages féminins, dans une œuvre de fiction. Ce nom du test vient d’une page de la dessinatrice Alison Bechdel intitulée La règle (The Rule en version originale), parue en 1985 dans sa bande dessinée Dykes to Watch Out For (en français, Des gouines à surveiller (sic !)).

Le test repose sur trois critères : il doit y avoir au moins deux femmes nommées (nom et prénom) dans l’œuvre, qui parlent ensemble plus de soixante secondes (re-sic), et qui parlent d’un sujet sans rapport avec un homme. Si l’œuvre vérifie ces trois critères, le test est dit réussi. Si ce n’est pas le cas, cela peut indiquer que l’œuvre est centrée sur des personnages masculins.

Ce test se veut un indicateur du sexisme des films qui ne mettraient en avant qu’un nombre restreint de personnages féminins, dont le rôle serait celui de faire-valoir des personnages masculins, comme les films sur James Bond. Il vise aussi à ne pas limiter les personnages féminins à leurs histoires d’amour. En fait, le test est une sorte de précurseur du mouvement #Metoo, mais il a eu beaucoup moins de succès.

Néanmoins, si le test prétend être un indice du sexisme de certains films, il ne peut pas suffire à déterminer si un film est féministe ou pas, car il ne tient pas compte des questions de diversité des femmes, de leur rôle dans l’histoire, ou encore de la façon de les montrer. Ainsi, Gravity échoue au test alors qu’on ne peut pas dire qu’il s’agit d’un film sexiste, tandis que Twilight y réussit, grâce à une scène où Bella parle à sa mère de déménagement, alors que le film est généralement considéré comme sexiste.

Depuis 2013, certaines salles de cinéma en Suède utilisent ce test pour noter les films qu’elles diffusent. En 2017, la salle de cinéma parisienne Le Brady, qui appartenait autrefois à Jean-Pierre Mocky (il l’a revendue pour diriger plus tard une autre salle, Le Desperado, au Quartier Latin, rue des Écoles), mettait à l’affiche des films qui réussissaient le test.

Documentation ICI, plus abondante.

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