Sabir universel

Publié le par Yves-André Samère

Pourquoi, dans les radio-télévisions, a-t-on lancé cette abréviation inutile, « H24 », destinée à supplanter dans le cerveau des auditeurs une expression très courante et comprise de tous ? Il s’agissait évidemment de vingt-quatre heures sur vingt-quatre, assez parlante pour ne susciter aucune confusion.

Tendance actuelle : on s’efforce d’être compris, avant tout, par ceux qui ne comprennent rien, et aussi, de gagner du temps. C’est bien vrai, ça, une expression de six mots et de six syllabes, que de temps perdu ! Il faut accélérer, que diable, donc raccourcir. C’est ainsi, par exemple, qu’il n’y a plus de petit déjeuner, et ne subsiste que le p’tit déj’, tellement plus sobre et compris dans toutes les écoles de France, dès le Cours préparatoire. En politique, il n’y a plus de circonscriptions, ne restent que des circos, et même « Le Canard enchaîné », en pleine régression, l’a officialisé dans ses pages. Avantage supplémentaire, ça nous rappelle que la politique est un vaste cirque, peuplé de clowns (tristes). Les femmes, de nos jours, ne sont plus que des meufs, et les hommes, des keums. Les instituteurs, ceux qui n’ont pas été rebaptisés en « professeurs des écoles » (sic), ont été dégradés en instits.

Et ainsi de suite. Patience, on attend que les derniers mots de la langue française aient été gommés au profit du charabia, du jargon, du sabir. Ce qui ne saurait tarder.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :