Craindre les piqûres ?
Curieuse contradiction apparente : je déteste voir en film ou à la télévision le spectacle d’une vaccination sur autrui, mais je n’ai absolument ni peur ni horreur des piqûres qu’on me fait, par exemple pour me vacciner. Je ne m’explique pas du tout cette sorte d’illogique phobie.
Je ne crains en rien les piqûres que je dois subir, et, l’année dernière, après une opération dans le bâtiment Pasteur de l’hôpital Cochin, on m’a percé vingt fois chacun de mes deux bras en une seule après-midi. Cela ne m’a en rien impressionné, et je savais d’avance que je ne ressentirais rien. On a même tenté une injection dans ma carotide (nous en avons trois de chaque côté du cou), mais cela n’a pas fonctionné, parce que ces artères sont constituées de vaisseaux épais, qu’il est difficile de percer. Il a fallu renoncer et planter l’aiguille sur le dos de ma main droite.
J’ai donc baladé mes quarante traces de piqûres jusqu’à ma sortie de l’hôpital le surlendemain. Il existe des trophées plus discrets. J’en ris encore.