Faut-il se dire désolé ?

Je crains bien, tout au long de ma vie, de n’avoir jamais dit « Désolé ! » pour exprimer je ne sais quelle excuse. D’abord, parce que je n’ai jamais eu l’occasion de m’excuser auprès de quiconque accepterait une excuse aussi mal formulée, au moyen d’une formule aussi banale. Je craindrais trop d’être interrompu par le genre d’adversaire comme celui qui coupait la parole à Cyrano, à l’acte I : « Vous avez un nez, euh... très grand ». Ensuite, parce que je fuis les clichés, quelle qu’en soient les circonstances. Donc, je ne suis jamais désolé.

Mais le monde est vaste, et les blaireaux susceptibles de se prétendre « désolés » se ramassent à la pelle. Et la plupart des œuvres de fiction sont truffés de ce type de réplique. Inutile, donc, de rejoindre le troupeau.

Dans ce cas, que faire pour éviter de débiter une excuse bidon ? C’est très simple : faites attention de ne pas vous mettre dans la situation où vous seriez forcés de faire des excuses, ou trouver une autre formule.

Donc, si vous craignez de vous emberlificoter dans un tel guêpier, prévoyez les propos que vous seriez amenés à formuler. Ou taisez-vous, c’est encore mieux !