Contre Sade et Kubrick, et pour Onfray

Publié le par Yves-André Samère

Aujourd’hui, j’ai passé mon après-midi à visionner deux vidéos relatives à deux écrivains, Nabokov pour son livre Lolita, et Sade pour l’ensemble de son œuvre. Je n’en ai retiré que des avis qui ne vont pas dans le sens de l’éloge ! À une exception près, voir la fin de ce texte.

Tous ceux qui ont lu Lolita, de Vladimir Nabokov, ont fait dans le panégyrique sans réserve. Je ne critique pas le maître russe du roman publié dans trois langues différentes, le français d’abord, puis l’anglais, et enfin le russe. Certes, Nabokov avait du génie, mais enfin, il n’est pas entièrement innocent d’avoir fait d’Humbert Humbert un quadragénaire pédophile qui séduit une gamine orpheline de douze ans (avant de la trimballer sur tout le territoire des États-Unis). Mais enfin, Nabokov se justifie en prétendant que lui-même avait écrit son roman sans endosser la personnalité de son personnage, et, mis face au fait que le film tiré de son livre par Kubrick avait transformé la gamine en jeune fille de seize ans, affirme n’avoir pas écrit le scénario du film tel que le réalisateur l’avait filmé, certifiant que Kubrick avait supprimé les deux tiers de son texte et conservé seulement le comportement criminel de l’adulte, totalement modifié par rapport à son roman. Oui, je sais depuis longtemps que Kubrick était un salaud (Kirk Douglas l’avait ainsi qualifié après le tournage de Spartacus, ayant affirmé que ledit Kubrick était un génie mais un salopard), mais enfin, même à l’époque où Matzneff se vantait de sa conviction que les deux personnes les plus douées pour l’amour physique avait été une fille de seize ans et un garçon de douze ans, c’était aller un peu loin dans le cynisme. Voilà pour Matzneff et Kubrick.

L’autre vidéo vue cet après-midi concernait le marquis de Sade (en fait, il avait été rétrogradé, ayant fini avec le seul titre de comte), dont TOUS les participants n’ont dit que du bien, faisant de lui un prétendu « grand écrivain ». Comme j’ai lu à peu près tous ses livres, du moins ceux qui n’ont pas été détruits, je suis très à l’aise pour affirmer que ce n’était qu’un malade mental, se plaisant à torturer ses cibles, de pauvres filles qu’il payait, et n’épargnant même pas sa propre femme, qui ne lui servait que de pourvoyeuse, n’ayant d’autre fonction que de lui envoyer de nombreux accessoires propres à agrémenter ses séjours en prison, ainsi ces innombrables étuis dont je vous laisse deviner à quoi ils pouvaient lui servir (non, pas pour y ranger ses lunettes ou sa brosse à dents)... Des zozos louangeurs ont même prétendu que le Saló de Pasolini, filmé d’après Les 120 journées de Sodome, était un grand film (qui a écœuré jusqu’à Michel Ciment, bravo Michel). De tout ce concert d’éloges, seul surnageait le témoignage de Michel Onfray, qui produisit un autre son de cloche. On a bien raison d’apprécier Onfray, qui a, lui, les pieds sur terre.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :