La naissance du western
Vous me voyez navré de devoir briser vos illusions sur les innombrables westerns que vous avez pu voir tout au long de votre existence, mais... tout cela est complètement bidon ! Et, par la même occasion, si cela vous agrée, vous allez apprendre que le cinéma dit « hollywoodien » n’est pas né à Hollywood, mais à New York ! Or ni John Ford, ni Sergio Leone, ni Howard Hawks, ni David Wark Griffith, ni Joseph L. Mankiewicz, ni Sidney Lumet, ni John Huston, ni James Cameron n’y eurent la moindre part. En réalité, tout est né du désir de Cecil B. DeMille, acteur de théâtre et réalisateur débutant de la compagnie new-yorkaise Lasky (plus tard rebaptisée Paramount), de réaliser une histoire d’Indiens se déroulant dans l’Ouest des États-Unis, et qui, avec son équipe, partit, un peu au hasard, y chercher un lieu de tournage inédit. À New York, c’était difficile.
C’est ainsi que cet acteur de théâtre newyorkais débarqua, sans rien connaître des lieux, en un lieu que les paysans du coin avaient baptisé du nom d’Hollywood avant même qu’aucun studio de cinéma y ait jamais été édifié. On y construisit un endroit où filmer, on conserva le nom du lieu, et on commença le tournage du tout premier western de l’Histoire, The squaw man, le premier film de Mister DeMille. C’était en 1914. Il durait 74 minutes.
Et comme l’endroit ne manquait pas de paysages attrayants, ces gens de cinéma s’installèrent sur place et firent venir leurs amis, tous acteurs de New York, nommés Douglas Fairbanks, Mary Pickford, et... Charles Chaplin. Le succès suivit, on utilisa abondamment les quelques Indiens du coin à titre de figurants, et le western était né ! Il eut de nombreux enfants.
DeMille a réalisé deux autres versions de ce premier film, muette en 1918, et sonore en 1931.
(Je vous signale que je n’invente rien : je possède l’édition originale de l’autobiographie de Cecil B. DeMille, en version espagnole. Introuvable en France, bien entendu)