Des requins et des hommes
J’ai souvent écrit que la volonté de « vengeance » des hommes envers les requins était une stupidité provoquée par l’ignorance (et par le film de Spielberg ! Lequel, innocemment, ne portait à l’écran qu’un roman), car ce ne sont pas les animaux les plus dangereux du monde.
En 2018, il y a eu cent attaques de requins provoquées par l’Homme, et soixante-six sans provocation, lesquelles n’ont causé que... quatre décès. Entre 2009 et 2018, il y a eu quatre-vingts agressions spontanées, entraînant sept décès. Elles ont eu lieu en Australie, à Hawaï, en Afrique du Sud, en Californie, en Caroline du Nord et du Sud, en Floride, à la Réunion, au Brésil et aux Bahamas. SEPT agressions pour DIX pays, même pas une par pays !
En réalité, les requins font beaucoup moins de victimes que les crocodiles et les alligators (1000 décès par an), le ver Ascaris lombricoïde (3200 victimes par an), certaines punaises, les réduves (7200 décès par an par trypanosomiase américaine [brésilienne] ou maladie de Chagas), les serpents (entre 81 000 et 138 000 décès par an).
Mais les moustiques font pire, qui transmettent le paludisme (620 000 morts par an). Alors que l’homme est l’animal le plus dangereux... pour les requins : il en tue entre 63 millions et 273 millions par an, menaçant de disparition vingt-cinq pour cent des requins. Un film produit par Jacques Perrin a montré les Japonais à l’œuvre, et comment ils coupaient les ailerons des requins (vivants) avant de les rejeter à la mer !