🎦 Jeudi 5 mai 2022 - Insu-portable
Ce matin, je me lève vers six heures, car c’est le jour de la très matinale intervention sur mes nodules clandestins dans le foie, qui doit avoir lieu, théoriquement, à huit heures. En réalité, elle sera déplacée d’une bonne demi-heure, l’installation de tout le fourbi nécessaire nécessitant pas mal de remue-ménage. Petite déception, le sympathique anesthésiste vu hier n’est pas présent, et je comprends qu’on l’avait précédemment convoqué lors de son congé ! J'ai donc fait déranger un personnage important.
On me libère vers deux heures de l’après-midi, enrichi de la consigne : ne rien manger ni boire avant les six heures. Toujours les tortures inventées par les médicastres ! Deux autres surprises pas vraiment indispensables, on m’impose successivement trois voisins de chambre, qui s’en vont assez vite. Suis-je le seul à être un « invité quasi-permanent » ? Mais cela a quelques avantages, puisque la majorité des infimières m’ont pris en sympathie, et que l’une d’elles, sans que j’aie rien demandé, m’apporte un café très chaud, plusieurs fois, vers quatre heures. Mais visite d’une fille qui vient proposer, à mon voisin et à moi, donc à deux hommes, des produits de beauté ! Que vient-elle faire dans un hôpital ? Bien entendu, avec un bel ensemble, nous lui montrons la porte. Est-ce que les hôpitaux sont à ce point fauchés, qu’ils se mettent à imiter France Inter et ses publicités débiles pour ces crèmes prétendûment de beauté, qu’il nous impose dix fois par jour ?
Et, peu après six heures, bonne surprise, on me débarrasse enfin de ce cathéter que je porte depuis le lendemain de mon arrivée, en cadeau de bienvenue (?) après une IRM. Neuf jours avec une aiguille enfoncée dans le bras droit ! Par la même occasion, on m’autorise à manger et... aller aux toilettes, puisqu’il m’était interdit jusque là de sortir de mon lit, pas même de poser un pied à terre, car on m’a raconté que j’avais eu une hémorragie interne. Or je ne saigne jamais, y compris quand je me coupe en me rasant.
À cela s’ajoute le fait que mon téléphone mobile est lui aussi tombé en panne. J’ai TOUT essayé, et il est impossible de l’éteindre, de téléphoner et de couper le son. Mais qui raconte que plus personne ne peut se passer de son téléphone « portable » ?