Le langage « évolue » !

Publié le par Yves-André Samère

La première fois qu’un passionné d’informatique a écrit une liste d’instructions destinée à exécuter une certaine tâche, le résultat de son travail a été qualifié de « programme », ce qui était parfaitement logique, puisque ce terme est utilisé à peu près partout pour désigner un travail nécessitant une suite d’opérations à exécuter.

Puis un autre, féru de charabia, a eu l’idée de rebaptiser les programmes, qui commençaient à être assez nombreux, en élisant un mot plus savant, donc plus technique. Et il a choisi un terme parfaitement inventé : « logiciel ». Déjà, ouf, cela sonnait plus savant !

Mais logiciel n’a eu qu’un temps, ce qui pourrait sembler illogique, puisqu’il était tout à fait adapté au but visé. Jusqu’à ce qu’un esprit compliqué décide que, décidément, c’était trop banal. Et ce quelqu’un, un génie de toute évidence, et après mûre réflexion, a décrété que, puisque les logiciels étaient destinés à être appliqués, il était nécessaire de les appeler « applications ». Ce qui plut beancoup aux esprits chercheurs de petites bêtes.

Or cette course au vide ne s’est pas arrêtée là, puisque la mode actuelle est dans le raccourcissement des mots : application, c’était dix fois trop long, il fallait simplifier. On a donc élu le raccourci, et fut ainsi sélectionné le plus simple : « appli ». Avouez que cela s’imposait !

NB : les esprits chagrins regimbent, nos téléphones modernes sont bourrés d’applis, il fallait matérialiser ce fait, si bien qu’on les a rebaptisés « portables ». Adjectif que personnellement je refuse d’employer, par souci de la logique, car, si l’on peut porter un bébé, une casquette, une accusation ou malheur, nul n’a jamais porté un téléphone, au risque du ridicule.

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