La véritable histoire de Cyrano de Bergerac
Je suis en train de lire une biographie de Savinien Cyrano de Bergerac, personnage qui est assez mal connu, car il n’a pas fait grand-chose pour se faire connaître de la postérité. Néanmoins, la pièce d’Edmond Rostand suit la réalité d’assez près, et bien des détails qui y sont mentionnés sont authentiques, cités dans un livre de P.L. Jacob, bibliophile.
Par exemple, la prétendue Roxane : Cyrano avait bien une cousine qu’il aimait beaucoup, et qui se maria avec un certain Baron de Neuvillette, lequel mourut effectivement à la bataille d’Arras, où Cyrano fut blessé, comme le raconte Edmond Rostand. Simplement, elle se nommait Madeleine Robineau, et son mari s’appelait Christophe de Champagne (et pas Christian). On peut douter que Cyrano fut amoureux de ladite cousine, car il était homosexuel.
Cyrano détestait l’acteur Montfleury – dont le véritable nom était Zacharie Jacob – et la scène où il ordonne à Montfleury de disparaître de la scène a bien eu lieu, avec son apostrophe « Coquin, ne t’ai-je pas interdit pour un mois ? » . En revanche, il a bien eu un ami fidèle, Henry Le Bret, qui lui a survécu. Mais il est inexact que Cyrano soit mort pour avoir reçu une bûche sur la tête, dans un attentat : dans la pièce de Rostand, il meurt le soir même, mais, en réalité, il a survécu des mois.
Pour faire court, je dirai que le seul personnage de la pièce qui n’a jamais existé est le pâtissier Ragueneau, bien que, à notre époque, un véritable pâtissier ait bien ouvert une pâtisserie à ce nom, rue de Rivoli, en face du musée du Louvre.