Wagner connaît la chanson
Le Wagner de mon titre ne se prénomme pas Richard, et la chanson qu’il entonne (ou qu’il vocifère) n’a rien à voir avec le crépuscule des dieux. Vous avez sans doute compris que je visais les délinquants embauchés par Poutine pour commettre toutes sortes de délits, voire d’assassinats, et en toute impunité.
Le scénario commence à être bien connu, y compris des Russes, qui n’approuvent (pas tous) les méthodes musclés de leur dictateur. En gros, Poutine fait recruter des fripouilles, voire des assassins, et il les menace d’une peine de prison sauf s’ils… acceptent de lui servir d’exécutants en se muant en esclaves dociles dans des entreprises que les nazis n’auraient pas refusées. On a même vu un de ces types assassiner une famille entière de Russes (le père, la mère et les deux enfants, qui étaient sans doute de dangereux révolutionnaires) n’ayant rien à se reprocher, sinon un soupçon de réticences envers les désirs de leur employeur. Broutilles que tout cela, l’essentiel du boulot de ces braves gens consistant surtout à faire disparaître les Russes n’approuvant pas les méthodes de leur employeur.
Oui, employeur, car la coutume est fixée une fois pour toutes : en premier lieu, si tu es un délinquant, on te flanque en prison. Puis on te fait miroiter la perspective d’une remise en liberté, à condition que tu acceptes tout ce que le boss t’ordonnera de faire, et qui consiste essentiellement à tuer tes compatriotes qui ont le mauvais goût de ne pas apprécier les justes valeurs de ceux qui pensent différemment du reste de la population. Enfin, après un délai raisonnable d’environ six mois au front et que tu auras occupé ton temps et tes loisirs à semer la mort chez les citoyens qui pensent mal, on te rend ta liberté, inespérée au début, mais en guise de récompense. Bref, te voilà blanchi. Comme l’a été le pire gangster de Russie, Tyutin, qui a payé un assassin afin de faire massacrer une famille rivale pour un litige financier, d’abord la fille de quatorze ans, tuée à coups de hache, puis l’épouse, d’une balle dans la tête, puis le fils, âgé d’onze ans, à coups de hache aussi. Le tout, pour dix mille dollars. Il est désormais libre, avec un contrat de six mois avc Wagner, après trois ans de prison alors qu’il lui en restait vingt à tirer.
Alleluia, les nazis ne faisaient pas mieux.