Autant en emporte la culture

Publié le par Yves-André Samère

En furetant à la FNAC, je déniche un livre de la collection « Pour les nuls », qui a un gros succès (normal, on veut s’instruire, tous). À propos, L’astrologie pour les nuls, ce ne serait pas un pléonasme ?

Cette fois, il s’agit de La culture générale pour les nuls. Comme j’ai de ce côté quelques lacunes à combler, j’ouvre le pavé au hasard, et tombe du premier coup sur un encadré concernant Autant en emporte le vent, le fameux film de 1939. Et là, paf !, TROIS bourdes.

D’abord, il est qualifié de « film aux neuf Oscars ». Faux, il en a eu huit : Meilleure actrice pour le rôle principal (Vivien Leigh, qui jouait Scarlett), Meilleure actrice de second plan (Hattie McDaniel, qui jouait Mammy, la nourrice), Meilleur décor (Lyle Wheeler), Meilleurs directeurs de la photo (Ernest Haller et Ray Rennahan), Meilleur réalisateur (Victor Fleming), Meilleurs monteurs (Hal Kern et James Newcom), Meilleur film (le producteur David Selznick), Meilleur scénario (Sidney Howard). Mais si on a compté les récipiendaires des récompenses, ils sont dix ! Pas neuf...

Ensuite, l’article prétend que le film dure quatre heures. Faux, il dure, au cinéma, trois heures et 46 minutes dans sa version officielle, trois heures et 58 minutes sur le DVD restauré – donc non prévu par le producteur –, trois heures et 44 minutes en Suède et au Royaume-Uni.

Enfin, on affirme que la dernière réplique de Rhett Butler, et qui serait « la plus célèbre de l’histoire du cinéma » (ça se discute) est « Franchement, ma chère, c’est le cadet de mes soucis ». Faux ! Rhett ne dit cela que dans la version française, un peu édulcorée, or le dialoguiste d’origine n’y est pour rien. Le texte authentique est « Frankly, my dear, I don’t give a damn », ce qui signifie à peu près « Franchement, ma chère, je m’en fous complètement ».

Franchement, ma chère, je renonce à me cultiver.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Le film date de 1939, mais il est sorti en France en 1950 seulement. Le doublage en français a donc été fait à ce moment-là, et je ne crois pas qu’on en ait réalisé une autre version, cela ne se fait jamais. Les voix sont très reconnaissables, c’était le temps où les acteurs de doublage étaient assez connus.
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L
Le doublage doit dater de quelques années, je suppose... Et dire "je m'en fous", vous n'y pensez pas ! A la limite "je m'en fiche" et encore. Je me souviens d'une Catherine Langeais très gênée avertissant les téléspectateurs qui s'apprêtaient à voir un film italien que le mot "con" du générique voulait dire "avec" en italien... Elle prononçait "conne", bien sûr. Et nous étions en 1965 environ.
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