Bourde constitutionnelle

Publié le par Yves-André Samère

Ma notule d’hier au sujet de la séparation du couple présidentiel par consentement mutuel a été rédigée avant que je découvre que « Le Canard enchaîné », paru le même jour, abordait le sujet en première page. « Le Canard » ajoute ceci : le statut juridique très spécial du président de la République lui permettrait éventuellement de séquestrer son fils Louis ou de ne rien verser à sa mère pour l’entretien et l’éducation de l’enfant qu’ils ont eu ensemble ! Sans qu’aucun tribunal puisse intervenir.

Pour ne rien arranger, ce statut lui permet, sans que quiconque y puisse rien, de conserver un tiers de la propriété du cabinet d’avocats d’affaires qu’il a fondé avec ses associés avant d’être président. Et qui, bien entendu, lui rapporte des revenus. C’est à la limite de l’irrégularité. Là encore, nul n’y peut rien.

On voit que ce statut, concocté avec la complicité du Conseil Constitutionnel au temps où l’honnête Roland Dumas le présidait, puis inscrit dans la Constitution, et qui n’avait d’autres fins que d’éviter à Chirac de multiples ennuis avec la Justice, fut une bourde majeure.

Cette bourde, qui fait honneur à un pays se prétendant démocratique et fort enclin à donner des leçons de morale au monde entier, qui donc va la réparer ?

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Je réveille peut-être les morts, mais Jospin en son temps avait donné un coup de pied dans la fourmilière avec les "fonds secrets" de la Présidence (qui rappellent cruellement l'affaire UIMM). Qui sait, peut-être un jour quelqu'un, persuadé de l'honneur et des devoirs de la fonction, fera le nécessaire... Je suis une incorrigible rêveuse.
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