Pas enrichi personnellement

Publié le par Yves-André Samère

On nous avait déjà fait le coup avec Henri Emmanuelli. Quand ce trésorier du Parti Socialiste avait accumulé magouille sur magouille pour apporter de l’argent à son parti, et qu’il avait écopé d’une inculpation, de tous côtés, y compris chez ses adversaires politiques, on avait entendu ce refrain : « Il ne méritait pas cela, c’est un homme honnête, il ne s’est pas enrichi personnellement ».

Ah bon ? Quand un parti politique arrive au pouvoir grâce à de l’argent détourné (sinon, pourquoi aurait-il détourné de l’argent ?), et qu’on est un des hauts dirigeants de ce parti, on n’en profite pas du tout ? Bureau, voiture avec chauffeur, secrétaires, voyages, repas de luxe, séjour à l’étranger, palaces, invitations, tout cela, tous ces avantages « en nature », comme on dit, et même si ce n’est pas de l’argent qui entre directement dans votre portefeuille, cela ne ressemble pas à de l’enrichissement personnel ?

À ce compte-là, je veux bien rester pauvre toute ma vie.

Dans le cas de Chirac, les fonds détournés durant dix-sept ans à la mairie de Paris n’avaient qu’un seul but : le faire élire à l’Élysée. Une fois le but atteint, il en a prodigieusement profité et n’a pas sorti un centime de sa poche durant douze ans. Les billets d’avion payés en liquide, les dizaines de voyages privés au Japon, le compte bancaire à Tokyo, les vacances dans un palace de l’Île Maurice à 22 000 francs la nuit, le service d’ordre autour de son château de Bity (où il ne mettait jamais les pieds), et ainsi de suite, C’EST de l’enrichissement personnel.

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