Tache d’huile
« Alexandre, tu fais tache d’huile ! », reprochait à Philippe Noiret un des personnages du film Alexandre le bienheureux. Il voulait dire qu’en décidant de se mettre au lit après la mort de sa tyrannique épouse, et d’y rester au lieu d’aller s’occuper de sa ferme, Alexandre donnait le mauvais exemple à tous les hommes du village, dont certains commençaient à s’interroger sur les vertus réelles du travail.
Eh bien, la tache d’huile a été lancée par Sarkozy lorsqu’il a récemment repris à son compte une des scies favorites des antigrévistes. Ce matin, on a pu entendre à la radio un avocat, dont le client venait d’être condamné à une peine de prison. Le cher maître, qui n’a sans doute pas inventé l’eau tiède, n’a pas eu peur de déclarer qu’à son avis, pour avoir voté la condamnation, les jurés avaient été « pris en otages ». En l’occurrence, la tache, c’est lui.
On imagine très bien le procureur prenant les jurés en otages et menaçant de les faire fusiller s’ils acquittaient l’accusé.