Comment causer français comme pas un

Publié le par Yves-André Samère

J’admire la manière dont les journalistes tournent leurs phrases : ils arrivent presque toujours à y introduire (involontairement) une ânerie. Laquelle, par exemple, les amène à exprimer l’opposé de ce qu’ils voulaient dire.

Ainsi, le magazine « Têtu », qui a une clientèle homosexuelle, titre aujourd’hui dans ses nouvelles, et sous la signature d’un certain Paul Parant : « Jean-Luc Romero se réjouit de la possibilité d’une ouverture du don de sang aux gays ». Bien entendu, Romero se réjouit en fait qu’on autorise les gays à donner leur sang ; mais la phrase, déjà lourde, est si bizarrement construite, que l’on comprend exactement le contraire, c’est-à-dire qu’on va enfin donner du sang aux gays !

Ce genre d’accident vient de l’habitude héritée des Anglo-Saxons, de préférer les noms aux verbes (possibilité - ouverture - don de sang - gays). Si l’on avait écrit, en employant surtout des verbes, « Romero se réjouit que les gays puissent enfin donner leur sang », il n’y aurait aucune équivoque.

Exercice : cherchez d’autres exemples !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :