Savonnette
Voilà bien vingt ans que cela dure, et ce n’est pas près de s’arrêter : quand un journaliste français pose une question embarrassante à monsieur Tartempion, et que monsieur Tartempion l’envoie bouler, le journaliste n’ose plus écrire, comme il l’aurait fait naguère et comme il serait normal qu’il le fasse encore aujourd’hui s’il était un peu plus ferme qu’un édredon, il n’ose plus écrire, disais-je, que monsieur Tartempion a REFUSÉ de répondre. Vous n’y pensez pas ! Songez aux risques. Le journaliste pourrait, qui sait ? être privé de dessert, on pourrait lui faire les gros yeux. Trop dangereux !
Alors, le journaliste, courageux mais pas téméraire, écrit que monsieur Tartempion « n’a PAS SOUHAITÉ répondre ». Ma chère, « pas souhaité » ! C’est tellement plus aimable, plus distingué. Et ça permet de préserver l’avenir : les tuyaux off glissés dans le creux de l’oreille, les invitations à divers pince-fesses où le populo n’est pas convié, et les ménages, n’oublions pas les ménages (voir la notule sur Christine Ockrent, le 16 juin dernier).
La presse française est la meilleure du monde.