Sans-papiers ?
Un peu de rigueur dans le vocabulaire ne nous ferait pas de mal. J’ai déjà parlé de ces personnalités qui « n’ont pas souhaité » répondre aux questions que parfois leur pose la presse, un tic de langage qui n’a pas fini de nous enchanter. Dans un autre ordre d’idées, l’expression sans-papiers a très consciemment été forgée par les partisans – bien intentionnés – de la régularisation totale, immédiate et sans condition des personnes en situation irrégulière chez nous, et sur lesquelles je ne porte ici aucun jugement.
Ainsi constituée, cette expression tend à faire passer pour un simple accident de la vie ce qui, en fait, est tout autre chose. On n’aboutit pas par hasard sur le territoire français, et tous ceux qui y sont, quelle qu’ait été leur situation dans leur pays d’origine, y sont venus volontairement. Soit en franchissant la frontière clandestinement, soit en venant avec un visa de touriste, mais en oubliant de repartir une fois ce visa expiré.
Les « sans-papiers » sont donc, horreur ! des immigrés clandestins. Qu’il faut plaindre, je ne dis pas le contraire, mais les appeler autrement, c’est de la com’, rien d’autre. De la com’ bien intentionnée, je le répète, mais, au bout du compte, un mensonge. De quoi se demander si les bonnes causes sont bien servies par de mauvais procédés.