Des moutons au Tchad ?
Un bel assaut d’hypocrisie mutuelle, cette affaire tchadienne !
Repassons le film au ralenti : une bande de charlots français nommée « L’Arche de Zoé » se fait pincer dans ce pays à faire le trafic d’enfants prétendus orphelins. On les arrête, on les juge, on les condamne. Puis ils sont transférés en France pour y purger leur peine, vu que ça reviendra moins cher au gouvernement tchadien.
Là-dessus, le dictateur du Tchad a quelques petits ennuis avec son opposition armée. Les troupes françaises présentes au Tchad, officiellement, ne l’aident pas, elles se contentent d’assurer la protection des Français du coin. En fait, bien entendu, et comme on l’a vu ailleurs (notamment en Côte d’Ivoire), elles débarrassent le dictateur de ses gêneurs, lequel dictateur se déclare illico disposé à renvoyer l’ascenseur en graciant les charlots cités précédemment.
Mais ce dictateur, Idriss Déby, dit « Déby le Mental », décide de s’offrir un petit plaisir et d’humilier un peu la France, histoire de se faire mousser auprès de sa population ; or, dans un cas pareil, rien ne vaut le rabaissement public de l’ex-colonisateur, qui a bon dos. Déby annonce donc qu’il graciera les coupables français à condition que notre gouvernement le lui demande, et bien gentiment s’il vous plaît !
Ne doutez pas que le gouvernement que le monde nous envie va se faire un plaisir, lui aussi, d’avaler son chapeau. Il n’y a pas que madame de Fontenay, pas vrai ?
Eh oui, souvenez-vous du « Rainbow Warrior ». Déjà, des Français, pris la main dans le sac, avait été jugés puis condamnés en Nouvelle-Zélande, pour avoir dynamité un bateau écologiste. Les coupables, les fameux « faux époux Turenge », avaient été transférés en France pour y purger leur peine, puis on les avait libérés après un délai de décence. Et la chère Nouvelle-Zélande, pas du tout cynique, nous avait vendu ses excédents de moutons, dont nous n’avions que faire.
Idriss Déby doit être un peu néo-zélandais.