Assassiner tranquillement

Publié le par Yves-André Samère

Pourquoi les États-Unis, que nos ploucs admirent tant, sont-ils le paradis des tueurs en série ? Comment se fait-il qu’on ait tant de mal à les arrêter ? Que plusieurs milliers de crimes dits « de sang » restent impunis ? Parce que les assassins du Nouveau Monde sont plus fortiches que ceux de l’Ancien ?

Non, c’est une question de Constitution.

La Constitution des États-Unis a prévu que les forces de police seraient indépendantes les unes des autres. Ce pays, administrativement, est divisé en 3141 comtés, chacun ayant la responsabilité de la police locale. Il en résulte que les services de police sont au nombre de 16 000. De sorte que deux villes voisines peuvent très bien s’ignorer, refuser de s’échanger des informations, voire entretenir entre elles des bisbilles en comparaison desquelles nos rivalités entre gendarmes et policiers, ou entre DGSE et DST, sont de la petite bière.

Pour ne rien arranger, les chefs de police locaux sont nommés par les élus locaux, et les shérifs, élus par la population ! Or on les réélit en fonction de leur popularité ou de leurs résultats, vous vous en doutez.

Sachant cela, que feriez-vous si, serial killer, vous veniez de commettre un crime ? Vous vous empresseriez de déménager dans l’État voisin, où l’on vous ficherait sans doute une paix royale, puisque les renseignements sur vos victimes n’auraient pas franchi la frontière ! Et dire que certains utopistes voudraient les abolir, ces frontières...

Alors, pas de police nationale, comme chez nous ? Si, le FBI. À ce détail près, que le FBI n’intervient que si le pouvoir local le lui demande ! Or c’est toujours un peu vexant, d’appeler les grands au secours...

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