« Bosser » ?

Publié le par Yves-André Samère

Traduire des dialogues de films, soit pour le doublage, soit pour le sous-titrage, n’est pas très bien payé. C’est pourquoi on emploie le plus souvent des gens peu qualifiés (j’en connais).

Être qualifié, cela implique de connaître parfaitement la langue de destination. Bien mieux que la langue de départ, et ce n’est pas moi qui le dis, c’est Vladimir Nabokov, qui savait de quoi il parlait.

Cela posé, pourquoi, par exemple, ces traducteurs ont-ils complètement laissé tomber des verbes aussi courants que travailler ? Tendez l’oreille, ou soyez attentifs aux sous-titres des productions de langue anglaise : le verbe to work est systématiquement traduit par bosser. Invraisemblable ! On ne peut croire que toutes les couches de la société s’expriment en argot à longueur de journée. Il doit bien rester, ici et là, quelques personnes qui ont conservé le verbe travailler dans leur vocabulaire quotidien.

L’explication réside en ceci, que les traducteurs font parler leurs personnages comme eux-mêmes parlent dans la vie. Autrement dit, leur horizon est limité. Ils ne peuvent imaginer qu’on parle différemment, qu’on SOIT différent d’eux.

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