Choses vues au tribunal

Publié le par Yves-André Samère

J’étais, hier lundi après-midi, au tribunal de simple police de Paris, dans le dix-neuvième arrondissement. Ici, on ne juge que les contraventions, et, en principe, on ne distribue guère de peines de prison. Les affaires relèvent du tapage nocturne, du dépôt illicite d’ordures, et des petites violences. L’endroit est moderne, propre, calme, et on ne jugera qu’une vingtaine d’affaires, parfois expédiées en trois minutes. Très peu d’avocats, et ils sont tous mauvais, s’en remettant à l’application de la loi dès que la présidente, qui ressemble à Aretha Franklin dans The Blues brothers et qui semble s’amuser beaucoup, fait les gros yeux. Le ministère public est représenté par une petite jeune femme qui n’aime guère qu’on lui coupe la parole, et ne fait pas dans l’originalité, puisqu’elle demande systématiquement l’application du code. L’assesseur de la présidente, lui, ne fait rien et ne dit pas un mot. Bref, le travail n’est pas écrasant.

C’est parfois cocasse. Ainsi, quand la présidente appelle à la barre un monsieur Lopez, accusé d’un fait mineur. Elle commence à lire le dossier, quand le prévenu, stupéfait, dit qu’il ne comprend rien à ce qu’on lui raconte. La présidente vérifie : elle s’est trompée de dossier, il y a aussi un monsieur Lopes, avec un « s », et c’est lui qu’elle devait interroger. On renvoie Lopez, qui passera plus tard, et on appelle Lopes.

Un dernier détail, c’est l’époque des soldes : le ministère de la Justice fait une remise de 20 % sur toutes les amendes, pourvu qu’en sortant, le condamné aille réclamer un certain papier au greffe – un bon de réduction, en somme. Valable uniquement pour les quelques jours qui viennent. Hâtez-vous !

Et la carte de fidélité, c’est prévu pour bientôt ?

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