Infaillibilité pontificale

Publié le par Yves-André Samère

L’infaillibilité pontificale, dogme catholique selon lequel le pape ne peut pas se tromper car il est inspiré directement par Dieu, a été proclamée en 1870, lors du concile Vatican-I, que Pie IX avait réuni l’année précédente. Ce pape a d’ailleurs laissé le souvenir d’un réac antijuif (même Napoléon III l’a dénoncé, c’est dire !), mais cela est une autre histoire.

Il se trouve que cette théorie du pape « incapable de se tromper » pose un léger problème. En effet, à supposer que Dieu inspire directement le pape, on ne peut concevoir qu’il ait commencé à le faire en 1870 seulement : Dieu n’obéit pas aux hommes. Par conséquent, il a dû inspirer les papes depuis qu’il y a des papes.

Sachant cela, il faut bien admettre que le pape Alexandre VI était lui aussi infaillible, bien qu’ayant vécu de 1431 à 1503 – avant la proclamation du fameux dogme. Or Alexandre VI est surtout célèbre sous son véritable patronyme, Borgia. Et là, c’est tout à fait rigolo. Cardinal deux ans avant d’être ordonné prêtre (si si !), il fait ensuite la connaissance d’une femme qui lui donne quatre enfants qu’il reconnaît, César, Lucrèce, Gioffre et Giovanni. Ce qui ne l’empêche nullement d’être élu pape ! Là, il est accusé de simonie (commerce de biens spirituels) et de corruption. Sa vie privée n’est pas moins pittoresque, il couche aussi bien avec des filles qu’avec des garçons, dont un qu’il viole et fait jeter dans le Tibre – à moins que ce crime, selon d’autres sources, soit imputable à son fils César, un virtuose du poignard, nommé évêque de Pampelune, en Espagne, à quinze ans, et cardinal à dix-sept, et qu’on soupçonne d’avoir assassiné son propre frère.

Mais si Dieu, qui ne peut pas se tromper, l’a voulu...

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