Enjoliveurs-6 : « bien évidemment »
Ça les a pris voilà une petite quarantaine d’années, sous l’influence des radio-télés, comme souvent. Il ne leur a plus suffi de dire « évidemment », c’était trop simple. Alors ils ont enjolivé, et se sont mis à dire « bien évidemment ».
Que vient faire là ce « bien » ? À quoi sert-il ? À rien. Ni le sens ni la grammaire ne justifient sa présence. Il est là comme un ami qui s’invite à prendre le café chez vous, et n’a pas besoin d’expliquer ce qu’il fiche dans votre salon. Parce que personne ne remet en question sa présence.
Il ne sert à rien, mais il fait joli. Il garnit, il remplit.