Enjoliveurs-7 : « pas évident »

Publié le par Yves-André Samère

À la télévision, face à Jean-Marie Colombani, ex-directeur du « Monde », la secrétaire d’État Rama Yade, qui n’a, disons-le, AUCUN pouvoir, balbutie que défendre les droits de l’homme dans ce gouvernement, « ce n’est pas évident ».

Ce langage de shampouineuse tend à se répandre, parce que nos amis enjoliveurs détestent les mots simples. C’est d’ailleurs curieux : alors que tout le monde, à commencer par les jeunes, use et abuse des abréviations et des mots d’une ou deux syllabes, eux s’ingénient à remplacer les mots simples et courts par des mots longs et prétentieux.

C’est ainsi qu’a disparu le mot facile – il était trop... facile à comprendre. À la place, on emploie évident. Détail, ils ne sont pas du tout synonymes. Facile, c’est le contraire de difficile, on le sait dès l’âge de deux ans ; évident, c’est ce qui se voit sans difficulté, cela vient d’un verbe latin qui justement signifie « voir ».

Le premier qui m’explique cette jonglerie sémantique – remplacer le «  c’est difficile » par le « c’est pas évident » –, et qui la justifie, gagne un séjour d’un mois sur le yacht de Bolloré.

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