Le Paris du fada
Le fait que certains admirent encore Le Corbusier reste un mystère. Cet architecte, intoxiqué par le modernisme (du moins tel qu’il l’imaginait), avait de curieux projets.
Ainsi, en 1925, il avait proposé un plan de modernisation de Paris qui n’était pas piqué des vers. Son plan prévoyait de détruire une grande partie de la rive droite, parce qu’il estimait que des centaines d’immeubles étaient « dépourvus de sens... seulement dignes d’être démolis ». Si si ! Bref, l’opération gaullienne immobilière de la destruction des Halles, dont Paris pâtit encore, fut de la petite bière, en comparaison.
À la place des quartiers entiers qui auraient été rasés par « le fada » (c’est ainsi qu’on le surnomme à Marseille), si des décideurs sensés n’avaient fait obstacle aux lubies de ce fou furieux, on aurait eu un échiquier géant de dix-huit tours de même hauteur, et ce qu’il appelait « des événements », machins de conception fumeuse, de verre et d’acier, et destinés à « ouvrir les portes du futur » (sic).
Finalement, les ravages causés par Pompidou et son obsession de la voiture (Paris doit « s’adapter à la voiture et renoncer à une esthétique démodée », disait-il) étaient presque véniels.