Diafoirus
Le serment d’Hippocrate prescrit, aux médecins qui le prononcent, de se dévouer aux malades en vue de les soigner du mieux possible. Or, s’il revenait, le cher Hippocrate, à certains, ferait bouffer leur caducée.
Une amie m’a rapporté la triste histoire d’une de ses amies à elle, Martine, ravagée par un cancer depuis des mois, et qui ne pèse plus que 36 kilos. Pour son malheur, elle a eu recours à un « médecin » (je tiens aux guillemets) qui a choisi l’homéopathie comme spécialité – si l’on peut dire, étant donné que l’homéopathie n’est pas une spécialité médicale, qu’aucune faculté de médecine ne l’enseigne, et qu’il n’existe aucun diplôme.
Ce triste sire, sollicité par sa malade pour être hospitalisée afin d’avoir des perfusions qui soulageraient un peu ses douleurs (on n’administre pas de morphine en dehors de l’hôpital, en France), lui a objecté qu’elle risquait de réactiver son cancer si elle faisait cela. Il est déjà pittoresque de raconter à une malade que son cancer avait été « désactivé » par l’homéopathie, dont chacun sait que c’est une discipline bidon ne traitant que par effet placebo, tout à fait inefficace en cas de véritable maladie. Précédemment, ce Diafoirus lui avait d’ailleurs prescrit d’arrêter la prise d’antidouleurs. Il me fait penser à « mère » Teresa, cette horrible mégère d’extrême droite, qui ne soignait pas les mourants qu’elle accueillait, et leur refusait elle aussi les antidouleurs, argüant que la douleur était « un don de Dieu ». Elle aurait dû parachever l’œuvre de Dieu en les torturant, cette harpie.
La malade a fini aux urgences, comme il fallait s’y attendre, et elle est actuellement sous perfusion. Le toubib, lui, est toujours en liberté.