La doctrine politique du dalaï-lama
Bien que je tienne la réincarnation pour une faribole (or le dalaï-lama actuel prétend être le même individu que le tout premier dalaï-lama, réincarné, ce qui rend comique l’idolâtrie dont la gauche laïque fait preuve à son égard), en dépit de cela, donc, je n’ai rien contre la personne du dalaï-lama.
Mais enfin, le personnage est étrange, car ses opinions quant au Tibet semblent être à géométrie variable.
Ainsi, au début du dix-septième siècle, il a (lui, PUISQUE c’est toujours le même homme) reconnu la suzeraineté de la Chine ! Mais, au début du vingtième, profitant du fait que l’empire des Qing s’effondrait, il (même remarque) a proclamé l’indépendance du Tibet.
Revirement, au début des années trente, il (son prédécesseur) a reconnu la vassalité du Tibet envers la Chine ; mais, autre revirement, en 1950, après l’entrée de l’Armée populaire de libération au Tibet, il (lui-même et en personne) a soutenu la lutte pour l’indépendance.
Après, ça continue : en 1955, il remercie le gouvernement chinois des « avantages qu’il a procurés au Tibet », mais, aujourd’hui, il dénonce le « génocide culturel ». Enfin, à la fin des années quatre-vingt, il déclare renoncer à l’indépendance et se contenterait d’une large autonomie dans un Grand Tibet reconstitué, ce qui est encore, mais pour combien de temps ? sa doctrine du moment.
Bref, il navigue au coup par coup, comme un vulgaire président de la République française naviguant au vu des sondages.