Pub présidentielle
On a déjà vu un président de la République faire de la publicité pour un film, rarement pour un livre. C’est ainsi que De Gaulle, en 1968, au détour d’une phrase qui visait à railler les insurgés de mai (« Les enfants du bon Dieu se prenaient pour des canards sauvages »), faisait explicitement allusion à un film de Michel Audiard qui venait justement de sortir, Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages – ses titres avaient toujours quelque chose de rare, comme on dit dans Les femmes savantes. Plus tard, Georges Pompidou, ancien Premier minisre un peu inoccupé après son éviction du gouvernement, se permit une critique dans un journal, à propos du film L’astragale, avec Marlène Jobert (il avait aimé).
En revanche, la publicité implicite, plus subtile, ne s’était pas encore manifestée. C’est chose faite avec les interventions de Sarkozy pour faire obtenir une pincée de millions au redoutable Bernard Tapie, puis pour sanctionner un responsable de la sécurité en Corse qui avait eu le tort de ne pas être intervenu trop vigoureusement dans la fausse affaire de l’envahissement de la villa corse de Christian Clavier. Comme l’a dit François Bayrou, on avait là une manifestation flagrante de ce qu’on appelle « le fait du prince ». Or c’est justement le titre du dernier livre d’Amélie Nothomb !
Espérons que sortira très vite un film ou un roman policier intitulé Casse-toi, pauvre con. Il faut battre le fer tant qu’il n’est pas encore tout à fait refroidi...